Avec la consolidation du secteur, les mouvements au sein du fintech100 2024 atteignent un record

Avr 24, 2024
SBS

Paris, le 24/04/2024 – Finance Innovation et Truffle Capital, en partenariat avec le Groupe BPCE, Sopra Steria et SBS (ex-Sopra Banking Software) dévoilent les résultats du troisième Palmarès Fintech100. Il révèle les dernières tendances d’innovation et d’évolution du secteur.

L’arrivée à maturité du secteur et la consolidation

La précédente édition du palmarès Fintech 100 faisait état de la forte dynamique du secteur dans un contexte de raréfaction des fonds avec un activité en hyper croissance de +80%. Cette année, cette raréfaction se traduit par des montants levés très inférieurs et une stagnation des montants cumulés levés par les lauréats à 6 Mds€. Mais cette tendance n’enraye ni la croissance du secteur qui se poursuit à un rythme soutenu mais plus modéré que l’année précédente à +35% *, ni la dynamique de recrutement puisque les effectifs continuent de grandir et s’approchent cette année de 15000.

Le secteur semble ainsi se diriger vers une forme de maturité qui s’illustre par l’importance grandissante accordée à la notion de rentabilité des capitaux investis et par la consolidation en cours du secteur. En témoigne les 10% de fintechs du palmarès 2023 sortis pour cause de cessation d’activité ou d’acquisition. Cette tendance pourrait se poursuivre dans les prochaines années car 45% des entreprises envisagent une opération de croissance externe ou de fusion.

* Pour les 61 entreprises présentes dans les éditions 2024 et 2023

L’adoption massive de l’IA et la réponse aux enjeux de développement des fintechs

Alors que l’année 2023 se caractérisait par un faible recours à l’IA, ~50% l’utilisent cette année comme une technologie essentielle, en particulier pour le marketing (création de contenus, campagne, personnalisation…) et seulement 7% considèrent que l’adoption de l’IA réduira les effectifs. Pour preuve, la quasi-totalité des fintechs prévoient de recruter dans les 6 prochains mois.

Les besoins dans le domaine commercial et marketing constituent d’ailleurs la raison principale qui motive les fintechs à se tourner vers des partenaires externes. Qu’il s’agisse du recrutement d’administrateurs indépendants ou de la signature de partenariats avec des acteurs institutionnels ou des grands groupes, les motivations commerciales, la recherche de nouveaux canaux d’acquisition et le marketing y sont placées au premier plan. D’ailleurs la baisse de la part du CA consacré à la R&D et à la formation pourrait illustrer cette réorientation des ressources vers le domaine commercial.

Pour financer la recherche et l’innovation, plus de 50% des fintechs ont déjà eu recours à des Crédits d’Impôt Recherche et à des Crédits d’Impôts Innovation. Mais les conditions d’obtention de ces aides et les démarches à mener nécessitent d’y accorder les ressources nécessaires et une grande partie des entreprises souhaiteraient être accompagnées pour cela.

Une ambition internationale catalysée par les enjeux de réglementation

En 2024, les fintechs s’internationalisent, plus particulièrement vers les pays de l’UE. Cette année, 68% des entreprises disposent d’une couverture internationale. L’Europe reste la destination privilégiée avec la moitié des entreprises présentes en Europe de l’Ouest, 40% au Benelux et 33% dans la péninsule ibérique. On note également une présence en Amérique du Nord (20%), en Asie Pacifique (12%) et en Amérique Latine (11%). À l’inverse, seulement 4% des fintechs sont présentes au Moyen-Orient, mais 13% ont le projet de s’y implanter.

Ces ambitions imposent aux entreprises d’y allouer des ressources conséquentes. On constate une implication croissante des fintechs dans le domaine réglementaire, avec plus de 80% des entreprises qui y allouent des ressources et la moitié qui perçoivent la conformité et l’évolution de la réglementation particulièrement riche en Europe comme leur défi majeur.


Le palmarès est disponible sur ce lien.

De nombreux mouvements au sein du Fintech100

Le BtoB constitue désormais 72% du classement
Le Palmarès connaît cette année une profonde recomposition et le segment BtoB constitue désormais 72% du classement (+15pts). 39 nouvelles sociétés entrent au classement parmi lesquelles Pigment qui prend d’emblée la 10ème place et 10% de celles de l’édition précédente sortent en raison de cessation d’activité ou d’acquisition parmi lesquelles l’assureur en ligne Luko, acquis par Allianz. La fintech Qonto qui a dépassé la barre du million de clients 6 ans après son lancement se hisse à la tête du palmarès.


L’enquête et la collecte d’information ont été réalisés entre le 1er février le 5 avril 2024 auprès des startups de la Fintech et Assurtech françaises.

« La fintech française confirme son excellence cette année encore. Le Palmarès Fintech100 dresse le portrait d’une filière résiliente, et ce malgré la raréfaction des financements en 2023. Collectivement, nous pouvons nous réjouir de cette réussite, fruit d’une politique d’innovation volontariste. »

Déclare Marina Ferrari, secrétaire d’État chargée du Numérique.

« Trois grandes leçons à tirer de ce Fintech 100 2024 : consolidation, création d’emplois et crainte de l’incertitude réglementaire. En effet, la consolidation du secteur a déjà commencé, 10% des fintechs présentes dans le Fintech100 2023 ont disparu du classement par rachat pour la plupart par des grands groupes ou des autres fintechs. Si la concurrence reste très rude : 39 nouveaux entrants dans le Fintech100 en 2024, la croissance de l’emplois reste très soutenue :  8 fois plus élevé que dans l’ensemble de l’économie française (5,2% de croissance de l’emplois contre 0,6%). Les fintechs en fin de compte craignent plus les incertitudes de l’évolution de la réglementation que la concurrence, le ralentissement économique, la diminution des financements disponibles et la pénurie de talent. »

Déclare Maximilien Nayaradou, Directeur Général de Finance-Innovation.

« Cette 3ème édition du Palmarès Fintech100 marque le début d’une période nouvelle pour les fintechs. Derrière l’arrivée à maturité du secteur se joue en réalité une concurrence d’autant plus vive que l’afflux massif de capitaux ne met plus le secteur sous perfusion. Cette compétition se joue sur le terrain de la rentabilité des capitaux investis et favorise l’émergence d’entreprises à la croissance rentable. Si de nouveaux acteurs émergent, des acteurs qui ne sont déjà plus des startups, bientôt plus des scaleups mais en passe de devenir des ETI, s’installent durablement dans le classement. »

Ajoute Bernard-Louis Roques, Co-fondateur et Directeur Général de Truffle Capital.

« Cette nouvelle édition du palmarès confirme les tendances de fond que BPCE observe depuis plusieurs mois, grâce à sa proximité avec l’écosystème des fintechs et assurtechs. Et elle démontre la fin d’une 1ère phase du marché. Nous pensons que la prochaine sera marquée par une ouverture accrue, et une collaboration encore plus forte entre les différents types d’acteurs. Un schéma de marché dans lequel BPCE s’inscrira résolument. »

Ajoute Laurent Monéger, Directeur Innovation du Groupe BPCE.

« Le classement Fintech100 2024 offre une vision stratégique de l’écosystème fintech français. En se concentrant sur les tendances clés telles que la transition vers le BtoB, l’usage prédominant de l’IA ainsi que la prise en compte du faisceau de réglementations liées au partage des données personnelles entre les acteurs économiques en Europe, ce rapport donne des clés de lecture du secteur. Alors que nous nous positionnons à la fois comme partenaire de choix auprès des institutions financières et comme investisseur auprès des fintechs, disposer d’une lecture aussi claire du marché est crucial. » 

Conclut Mung Ki WOO, COO – Services Financiers du Groupe Sopra Steria.