Comment vois-tu le rôle de l’industrie financière dans la transition écologique ?
La réglementation sur le numérique durable reste encore limitée, mais la demande des clients ne cesse de croître. Les banques, qu’elles soient clientes ou prospects, commencent à prendre en compte l’impact écologique et attendent des fournisseurs qu’ils fassent de même, même si ce n’est pas encore un critère décisif dans une vente. Cependant, cette tendance évolue dans le bon sens et à l’avenir, des critères comme la localisation des serveurs et l’efficacité énergétique influenceront les choix des entreprises. Le numérique durable devient un enjeu clé, non seulement pour les éditeurs, mais aussi pour les clients finaux, et il est crucial que tous les acteurs prennent conscience de l’impact environnemental du secteur.
Quel rôle joue la SBS Cloud Platform dans la transformation numérique et durable des banques ?
La SBS Cloud Platform (SBCP) permet de développer des applications bancaires cloud natives en mode SaaS. Le but est de libérer nos clients des contraintes d’intégration et d’hébergement. Ce socle technique soutient la nouvelle offre de SBS, qui devient centrale dans nos solutions.
Dans le secteur bancaire, la gestion des données sensibles freine encore l’adoption du SaaS, mais la transition vers le cloud devient inévitable. C’est là que le numérique durable prend tout son sens : il est désormais crucial de développer des applications cloud en optimisant les ressources et en maîtrisant l’impact environnemental.
Grâce à l’intégration d’un framework dédié aux applications cloud natives, nous contribuons à l’éco-conception de nos solutions, avec un impact écologique visible sur le cycle de vie complet de la plateforme.
Tu joues plusieurs rôles au sein du projet SBCP. Peux-tu nous en dire plus ?
Au sein du projet SBCP, je suis Project Security Leader (PSL), ce qui signifie que je coordonne les aspects de sécurité des applications et services de la plateforme cloud. Je participe également au release management et suis relais managérial pour notre agence française, notamment sur le site d’Annecy.
En parallèle, je suis référent Green IT pour notre projet SBCP. Là, je pousse des initiatives qui visent à réduire l’impact environnemental de nos activités.
Être référent Green IT, en quoi ça consiste exactement ?
Mon rôle consiste d’abord à sensibiliser les équipes, en partageant des formations et des informations sur le numérique responsable. L’idée est de garder cette question au cœur des discussions.
Ensuite, je soutiens les actions concrètes : par exemple, nous avons lancé un challenge pour réduire la taille des SharePoints projets, avec pour résultat une réduction de notre stockage de 80 Go en quelques heures.
Enfin, je suis aussi attentif à valoriser et suivre les initiatives des collaborateurs pour réduire l’impact écologique de notre plateforme. Chaque pas compte, et l’objectif est d’inscrire durablement ces réflexes dans nos pratiques quotidiennes.
Peux-tu nous donner un exemple concret d’initiative de collaborateur qui contribue à notre démarche de durabilité ?
Un bon exemple est l’initiative de Jérôme Vanderstichelen, qui travaille sur l’optimisation des ressources utilisées par nos pipelines CI/CD. Si cette initiative aboutit, elle pourrait réduire de manière significative l’empreinte carbone de ces pipelines, qui sont utilisés par plusieurs centaines de développeurs dans de nombreux projets SBS pour le développement de solutions cloud natives. Ce type d’action a un fort levier, avec un impact tangible sur la durabilité au sein de l’organisation.
*Les pipelines CI/CD (Continuous Integration / Continuous Deployment) sont des processus automatisés utilisés dans le développement logiciel pour améliorer la qualité, la rapidité et l’efficacité des livraisons de code.
Quels défis rencontres-tu dans l’exercice de ta mission ?
Le défi principal est de concilier des solutions durables tout en maintenant les exigences de performance et de sécurité. Dans le secteur bancaire, la priorité reste la sécurité, et il est parfois difficile de trouver un équilibre entre sécurité, performance et numérique responsable. L’enjeu est d’intégrer ces critères dès la conception des solutions.
Quel est l’enseignement le plus marquant de ta carrière jusque là ?
L’enseignement le plus marquant de ma carrière a été la prise de conscience de l’impact environnemental du numérique. Travailler dans ce domaine m’a ouvert les yeux sur l’urgence d’agir. Cela a été un véritable déclic, tant pour mon travail que pour ma vision globale du monde, ce qui m’a poussé à devenir référent Green IT.
Qu’est-ce que cette prise de conscience a changé dans ton quotidien ?
En tant que technophile passionné, j’ai toujours aimé explorer les dernières innovations technologiques, que ce soit dans l’automobile ou les appareils numériques. Cependant, depuis que j’ai pris conscience de l’impact environnemental de ces technologies, j’ai adopté une approche plus raisonnée de leur utilisation.
Je prends soin de mes appareils pour les conserver le plus longtemps possible et réduire l’impact écologique lié à leur fabrication. Cependant, je veille à ne pas compromettre la sécurité en les remplaçant dès qu’ils deviennent technologiquement obsolètes.
J’encourage également mon entourage à adopter des pratiques plus durables.
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