Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le sujet, comment expliques-tu l’audit des actifs chez SBS ? Pourquoi est-ce essentiel ?
Jim Wright: L’audit d’actifs permet de s’assurer que les biens financés, comme les voitures chez les concessionnaires, se trouvent au bon endroit et en bon état. Historiquement réalisé par des auditeurs, ce processus était coûteux et chronophage. Désormais, une application mobile permet aux concessionnaires d’effectuer eux-mêmes les audits en prenant des photos avec des données GPS et horodatées, validées à distance. Cette approche digitale réduit les coûts, rend les audits plus fréquents et offre une plus grande flexibilité.
Pour SBS, intégrer l’audit digital d’actifs dans notre plateforme de financement améliore notre offre, réduit les efforts des clients et renforce leur fidélité, tout en attirant de nouveaux clients.
Head of Software Engineering Digital, en quoi cela consiste-t-il ?
Jim Wright: Il y a deux ans, j’ai pris la tête de l’équipe de développement de l’audit numérique après l’acquisition de Luminosity. L’équipe était confrontée à un défi de taille : leur CTO partait juste au moment où ils commençaient un projet majeur pour Nextgear aux États-Unis.
Mon rôle était d’évaluer la maturité technique de leur produit et de leurs processus et de guider l’équipe dans la transition d’un état d’esprit de startup à un cycle de développement logiciel (SDLC) adapté à une entreprise, tout en maintenant leur agilité. J’assure un leadership technique, je favorise l’innovation et j’instaure une culture de haute performance.
Peux-tu donner un exemple où l’audit des actifs a eu un impact positif pour SBS ou ses clients ?
Jim Wright: Un projet clé sur lequel j’ai travaillé est l’audit digital des actifs pour Nextgear aux États-Unis. Cela a été révolutionnaire pour eux comme pour nous. Il s’agissait de notre plus gros client à ce jour, et la mise en production a été un succès majeur. Le projet a amélioré leur processus d’audit, renforcé leur gestion des risques et permis d’identifier des concessionnaires problématiques ainsi que des lacunes chez leurs auditeurs internes.
La collaboration entre nos équipes a été exceptionnelle, nous avons travaillé comme une seule entité. Ce projet a été une étape importante qui nous a tous positionnés pour un avenir prometteur, avec un impact positif durable des deux côtés.

Peux-tu nous donner un exemple de projet qui illustre ton travail quotidien ?
Jim Wright: Je travaille actuellement sur AVS (Automated Verification Service), un système conçu pour résoudre les problèmes d’évolutivité liés à la vérification des images. Avec l’afflux de photos, en particulier de grands clients comme NGC qui compte 20 000 concessionnaires, nous devions automatiser la validation des images au lieu d’embaucher davantage de personnel.
AVS utilise le machine learning et l’IA pour vérifier que des images, comme celles des plaques VIN, sont valides. Le défi est de s’assurer que ces images ne sont pas falsifiées, comme des photos de plaques VIN manipulées ou prises d’une autre voiture. Actuellement, environ 70 % des images sont automatiquement approuvées, ce qui est une belle réussite.
Comment distinguer les fausses photos des vraies ?
Jim Wright: Cela passe par l’entraînement d’un système d’apprentissage automatique capable de détecter des indices, comme la pixellisation ou les reflets d’écran, souvent présents dans des photos prises à partir d’un écran. Les images suspectes sont ensuite vérifiées par des humains. Environ 10 % des images validées sont revues manuellement, mais l’objectif est de minimiser ce travail et de se concentrer sur les cas complexes. L’IA et les humains collaborent pour détecter des problèmes comme les fausses plaques d’immatriculation, bien que certaines tentatives sophistiquées de la part des concessionnaires soient encore découvertes par le système.
Quelle est la chose la plus surprenante que tu aies apprise sur l’audit des actifs ?
Jim Wright: Ce qui m’a le plus surpris, c’est l’ingéniosité des concessionnaires pour cacher qu’ils ont vendu une voiture. Venant du secteur de la wholesale finance, je n’avais pas réalisé jusqu’où certains iraient pour manipuler le système, que ce soit en masquant des ventes ou en utilisant de fausses plaques d’immatriculation. Certains stratagèmes sont vraiment ingénieux, ce qui rend cette partie du travail très révélatrice.
Quel apprentissage de ta carrière influence ton leadership aujourd’hui ?
Jim Wright: Le leadership est exigeant et multifacette, demandant beaucoup de soin, d’engagement et de régularité. Je le compare souvent à une séance de sport : on ne voit pas de résultat immédiat, mais on persiste, confiant dans les bénéfices sur le long terme.
Un titre ou une position ne fait pas de vous un leader. Faire une présentation sur une stratégie ne suffira pas à inspirer immédiatement confiance. Être un leader, c’est faire les bonnes choses, souvent difficiles, aider les autres, être honnête et montrer l’exemple, chaque jour.
La confiance et le respect se construisent avec le temps. C’est seulement en créant un environnement sûr et un objectif commun que l’innovation peut prospérer et que la productivité et la créativité s’épanouissent.
As-tu des loisirs ou des centres d’intérêt qui influencent ta façon d’aborder les défis ?
Jim Wright: Mon principal centre d’intérêt en dehors du travail, ce sont mes trois enfants. Je trouve beaucoup de similitudes entre l’éducation des enfants et le leadership : les deux exigent de l’attention, des efforts et une concentration sur les avantages à long terme plutôt que des solutions faciles. Cette perspective m’aide à aborder les défis avec patience et à m’engager à progresser, tant au sein des équipes qu’à la maison.
Qu’est-ce qui t’inspire dans ton travail ?
Jim Wright: Ce qui m’inspire, c’est la fierté : je veux être fier de mes réalisations et inspirer la fierté chez ma famille et mes amis. Ce qui m’inspire, c’est le défi de l’amélioration continue, chercher à être meilleur aujourd’hui qu’hier. Comme le dit si bien Matthew McConaughey, “Mon héros, c’est moi dans 10 ans”, et c’est cette version de moi que je poursuis. En tant qu’ingénieur dans l’âme, j’adore résoudre des problèmes et aider les autres à faire de même, ce qui fait que j’ai la chance de passer 90 % de mon temps à faire ce que j’aime.
Comment imagines-tu l’avenir de l’audit des actifs ?
Jim Wright: À l’avenir, l’audit des actifs dans le secteur automobile pourrait devenir moins nécessaire, notamment pour les nouveaux véhicules équipés de télémétrie permettant de suivre leur localisation et leur utilisation, comme le système de Tesla. Cela pourrait permettre des audits automatiques sans intervention des concessionnaires.
Nous explorons des technologies, comme les réseaux WAN longue portée, pour automatiser le suivi des véhicules. Nous envisageons également de nous diversifier dans des secteurs comme la promotion immobilière, où notre application pourrait aider à suivre les jalons des projets pour le financement, offrant ainsi des capacités similaires en dehors du secteur automobile.