La banque numérique a eu un impact considérable sur les clients et les institutions financières (IF). Et son impact continue de se faire sentir aujourd’hui. À mesure que la confiance dans le numérique s’accroît – les dépenses mondiales pour la transformation numérique devraient atteindre 3,9 billions de dollars d’ici 2027 – de nouveaux acteurs créent des produits et des services axés sur l’innovation, la commodité, la sécurité et la résilience.

Mais qu’est-ce que la banque numérique exactement ? Comment a-t-elle été développée ? Quels sont ses avantages et ses inconvénients, et que pouvons-nous attendre d’elle à l’avenir ?

Définition de la banque numérique

On parle de banque numérique lorsque les clients effectuent des opérations bancaires quotidiennes via des plateformes numériques. Elle utilise des processus virtuels et des technologies modernes, notamment les téléphones mobiles et les ordinateurs portables.

La banque numérique réduit la nécessité de recourir aux méthodes traditionnelles tels que les bordereaux de dépôt, un service clientèle en personne, des banques physiques, etc. Pour les banques traditionnelles, cela implique de numériser les produits, les processus et les activités en agence. Quant aux nouveaux acteurs du marché, il se peut qu’ils aient d’emblée opté pour la banque numérique. La banque numérique offre de nombreux services comprenant :

  • la gestion des comptes et des prêts
  • Relevés bancaires téléchargeables
  • les virements
  • Ouverture de comptes de dépôt/d’épargne
  • Paiement de factures
  • Vérification des soldes
  • Demande de prêt/carte de crédit
  • Dépôt de chèques

Bien qu’il ne soit pas possible de retirer de l’argent directement, les clients ont toujours accès aux distributeurs de billets automatiques du réseau.

La banque numérique offre un moyen pratique et sûr d’effectuer des opérations financières quotidiennes en cliquant sur un bouton. Elle se divise en deux sous-catégories : les services bancaires en ligne et les services bancaires mobiles.

Bref historique de la banque numérique

Les premières versions de la banque numérique remontent aux années 1960, avec l’introduction des guichets automatiques. Les formes plus modernes remontent aux années 1990, et depuis lors, la banque numérique s’est accélérée, Steve Jobs ayant jeté les bases de la banque mobile lorsqu’Apple a introduit le premier iPhone en 2007.

Aujourd’hui, avec l’avènement de l’open banking et de l’open finance, le champ d’action de la banque numérique s’élargit, avec une nouvelle gamme de produits et de services proposés par les partenaires de confiance de leur banque.

En 2024, on estime à 2 551,8 millions le nombre d'utilisateurs actifs pour des opréations bancaire en ligne dans le monde, selon statistica.

En 2024, on estime à 2 551,8 millions le nombre d’utilisateurs actifs pour des opréations bancaire en ligne dans le monde, selon statistica.

Qui sont les principaux acteurs de la banque numérique ?

Alors que les banques traditionnelles ou historiques se sont adaptées pour offrir des services bancaires digitaux, les fintechs et les banques digital natives (néobanques ou challengers) sont en avance sur la courbe – leurs modèles d’affaires se concentrent sur la commodité, la sécurité et des expériences fluides.

Parmi les néobanques/challengers, on peut citer l’allemande N26, les britanniques Monzo et Revolut, et la brésilienne Nubank. Parmi les autres banques numériques qui font parler d’elles, citons Starling et Chase au Royaume-Uni, bunq aux Pays-Bas, Chime aux États-Unis, ainsi que Trust et Kakao Bank en Asie-Pacifique.

Les avantages de la banque numérique pour les consommateurs

La banque numérique présente un certain nombre d’avantages, notamment celui de faciliter les activités financières quotidiennes, de les rendre plus rationnelles et plus sûres.

Accès et commodité

La disponibilité 24h/24 et 7j/7 des comptes bancaires signifie que les consommateurs ne sont pas tributaires des heures d’ouverture traditionnelles. Ils ont un contrôle total sur leurs finances, grâce aux fonctionnalités avancées offertes par les applications mobiles, telles que les alertes par notification push et les outils d’épargne automatisés.

Les services bancaires digitaux sont efficaces, ils permettent aux utilisateurs de gagner du temps et, grâce aux progrès technologiques, le service à la clientèle évolue et s’améliore. Selon une étude menée par Sopra Steria, Forrester et Ipsos, “l’objectif n’est pas de remplacer le conseil humain par un chatbot d’intelligence artificielle (IA), mais de combiner l’analyse de l’IA pour créer un conseiller augmenté”.

En outre, une approche centrée sur le consommateur est de plus en plus répandue – par exemple, Nubank est “obsédée” par l’expérience client. Ils offrent une assistance par téléphone, e-mail, chat en direct, médias sociaux et FAQ.

Intégration transparente

En reliant les comptes digitaux à d’autres services financiers tels que les portefeuilles électroniques et les applications de paiement comme Venmo, Zelle, Apple Pay et Google Pay, les consommateurs bénéficient d’une plus grande commodité. En outre, de nombreuses banques numériques s’intègrent à des outils de gestion des finances personnelles et à des applications de budgétisation.

Des taux compétitifs et des frais réduits

En raison de leurs coûts d’exploitation moins élevés, les banques numériques peuvent généralement offrir de meilleurs taux, des frais moins élevés, des taux d’intérêt plus élevés, plus de cashback et des récompenses plus attrayantes que les banques traditionnelles. La concurrence joue également un rôle, offrant aux consommateurs des choix attrayants au-delà des institutions financières traditionnelles.

Sécurité

Pour beaucoup, la sûreté, la sécurité et la protection contre la fraude sont primordiales dans le choix d’une banque – c’est un facteur de confiance. Les banques numériques ont pris des mesures pour prévenir les menaces, notamment l’authentification multifactorielle et biométrique, les outils de vérification du bénéficiaire, les capacités de gel temporaire de la carte, les déconnexions programmées, le cryptage des données, etc.

En outre , les paiements numériques et les portefeuilles électroniques sont souvent des méthodes de transfert d’argent plus sûres que les systèmes traditionnels basés sur des cartes.

Inclusion financière

Les services bancaires digitaux encouragent l’inclusion financière et contribuent à uniformiser les règles du jeu en atteignant les communautés non bancarisées et sous-bancarisées qui dépendent fortement des téléphones mobiles mais n’ont pas forcément accès à des agences physiques. Par exemple , l’Afrique est le “leader mondial de la banque mobile”, selon une étude du Forum économique mondial.

De plus, la connectivité de l’ère numérique peut contribuer à améliorer la culture financière et jouer un rôle dans des questions sociales telles que les écarts de richesse entre les générations et l’inégalité raciale. OneUnited Bank a lancé WiseOne® Insights, un “compagnon de bien-être financier”, tandis que SBS (ex-Sopra Banking Software) a étendu sa présence en Afrique.

Les avantages de la banque numérique pour les banques

La transformation numérique a bouleversé le secteur financier mondial. Pour les banques traditionnelles, l’adoption de la banque numérique n’est plus une option, c’est une nécessité. Cependant, la banque numérique ne doit pas être considérée comme une menace existentielle. Au contraire, c’est une opportunité pour les banques traditionnelles de gagner un avantage concurrentiel en exploitant la puissance de l’IA, en tirant parti de l’analyse des données et en s’associant avec des fintechs innovantes pour créer des expériences client hyper-personnalisées et immersives.

En outre, la banque numérique permet de réaliser des économies. Grâce à la numérisation et à l’automatisation des processus existants, les banques ont besoin de moins de ressources informatiques et d’infrastructures et les processus back-end sont plus rationalisés. Dans le même temps, les néobanques et challengers “cloud-native” ont par nature des coûts plus faibles : les estimations révèlent qu’ils sont de 60 à 70 % inférieurs à ceux d’une banque traditionnelle.

banque digitale
Les néobanques cloud-natives et les challengers ont des coûts plus faibles : 60-70% de moins qu’une banque traditionnelle. © Getty Images

Les défis de la banque numérique

Passer par la transformation numérique n’est pas sans risque pour les institutions bancaires traditionnelles. Les investissements, les restructurations et les questions culturelles constituent autant d’obstacles réels à une transition en douceur.

Modernisation et mentalités

Les banques traditionnelles ont tendance à être profondément cloisonnées et ancrées dans des systèmes hérités, ce qui signifie que la transformation peut être difficile et qu’elle est souvent progressive. Cela dit, notre étude a révélé que les banques “ont enregistré leur plus haut niveau de maturité digitale” depuis le lancement de notre enquête annuelle DBX en 2021.

Pour les banques qui sont encore sur la voie de la numérisation, il existe plusieurs options de modernisation à envisager, qu’il s’agisse de mettre à niveau les core systems, de migrer vers le cloud, d’adopter un modèle décentralisé et microservices, de devenir plus axé sur la technologie et les données, ou d’une combinaison des deux. Le coût et le temps entrent en ligne de compte, mais la transition est facilitée par la collaboration avec un partenaire expérimenté comme SBS (ex-Sopra Banking Software).

Un autre aspect important est la culture interne – s’assurer que la direction et les employés donnent la priorité à un état d’esprit collaboratif. D’après notre étude, des progrès ont été réalisés dans ce domaine.

Réglementation

En matière de transformation numérique et de services bancaires, les institutions financières doivent tenir compte d’un ensemble de règles et d’exigences en constante évolution – par exemple, la révision de la directive sur les services de paiement (PSDR3), la loi sur la résilience opérationnelle numérique (DORA ) et le cadre d’accès aux données financières (FIDA), pour n’en citer que quelques-unes. En tant que telle, la conformité doit être intégrée dans les plateformes en ligne et mobiles – une tâche difficile.

Quelle est la prochaine étape pour la banque numérique ?

Les consommateurs recherchant davantage de personnalisation et de sécurité, les banques doivent constamment s’adapter et évoluer avec des offres nouvelles et améliorées.

Banking-as-a-Platform

L’un des moyens pour les opérateurs historiques d’y parvenir est la banking-as-a-plateform (BaaP), qui consiste à combiner leurs produits et services existants avec des produits et services complémentaires proposés par des tiers de confiance et à les offrir par l’intermédiaire de leurs propres canaux de distribution. Avec ce modèle, la banque est propriétaire du parcours client.

Banking-as-a-service et la finance intégrée

À l’inverse du BaaP, la banque en tant que service (BaaS) est un moyen pour les IF de distribuer leurs services et leur infrastructure par l’intermédiaire de tiers. Dans ce cas, la banque renonce à contrôler le parcours du client.

Avec la finance intégrée, les banques intègrent leur offre dans des plateformes non financières telles que le commerce électronique et les applications mobiles. Les concepts se recoupent, mais il existe des différences, notamment en matière de gouvernance et de conformité.

Open banking et open finance

La banque ouverte est un principe fondamental de la banque numérique. En utilisant des interfaces de programmation d’applications (API) et en adoptant une approche écosystémique, les institutions financières et les tiers peuvent se connecter et partager les données des clients, en les exploitant pour créer des produits et des services innovants.

L’open finance est l’étape suivante, couvrant une gamme plus large de produits et de services, y compris les pensions, les assurances, les impôts, les hypothèques, l’épargne et le crédit à la consommation. Des réglementations telles que la FIDA ouvrent la voie, visant à mieux gérer le partage des données, à encourager la collaboration et à uniformiser les règles du jeu de la concurrence.

La technologie : Les services bancaires basés sur l’IA

Le développement continu d’applications et d’outils en ligne innovants est également important. Pour y parvenir, il faut investir dans des technologies telles que l’IA générative. En effet, SBS (ex-Sopra Banking Software) a constaté que l’intérêt des banques désireuses de tirer parti de la puissance de l’IA a été multiplié par 10 .

Des investissements sont également nécessaires pour améliorer la sécurité, car les cybercriminels utilisent l’intelligence artificielle pour adapter leurs tactiques, ce qui en fait un outil à double tranchant.

Conformité ESG

Parallèlement à la technologie, la conformité ESG (environnementale, sociale et de gouvernance) prend de l’ampleur. Les consommateurs et les banques attachent une plus grande importance aux solutions financières durables, éthiques et inclusives. Par exemple, les services bancaires devront être accessibles à partir de juin 2025, conformément à la loi européenne sur l’accessibilité (EAA).

En outre, une série de réglementations telles que la directive de la Commission européenne sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD) couvre les exigences et les divulgations, ce qui signifie que les banques doivent “adapter leurs systèmes informatiques pour collecter, agréger et rapporter systématiquement un large éventail de données ESG”.

En matière d’ESG, les services bancaires sociaux jouent également un rôle : Il s’agit de”services financiers dont l’objectif principal est de contribuer au développement des personnes et de la planète”, selon l’Institute for Social Banking.

Identités numériques et portefeuilles d’identité

Parallèlement, les identités numériques et les portefeuilles d’identité gagnent du terrain – le règlement européen sur l’identité numérique (EUDI) est entré en vigueur en mai 2024, avec une mise en œuvre complète d’ici 2026. Les portefeuilles offriront une authentification sécurisée, ce qui signifie que les banques numériques pourront exécuter plus facilement et plus rapidement des fonctions telles que la connaissance du client et les contrôles de lutte contre le blanchiment d’argent.

Monnaies numériques des banques centrales (CBDC)

Certains pays – la Jamaïque, les Bahamas et le Nigeria – disposent déjà d’une CBDC, et plus d’une centaine de pays étudient le concept. En ce qui concerne l’euro numérique, une phase de préparation de deux ans a débuté en novembre 2023. Bien que la mise en œuvre ne soit pas imminente, les tests et l’expérimentation sont en cours.

Visant à améliorer les systèmes de paiement et l’inclusion financière, les CBDC ont le potentiel d’influencer l’évolution de la banque numérique, si elles sont conçues de manière appropriée.


Pour plus d’informations sur l’offre API-first et go-to-cloud de SBS (ex-Sopra Banking Software), visitez notre page Digital Banking Suite.

Maya Lawrence

Deputy Head of Product Marketing

Sopra Banking Software