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Audit numérique pour l’industrie automobile en floor plan

Juin 23, 2021 - 7 min read
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David Mercer, Head of Digital Auto Finance at Sopra Banking Software

Ces dernières années, la digitalisation et la transformation numérique ont pris une part de plus en plus importante, à un tel point que le succès ou l’échec d’une entreprise pourraient désormais reposer sur sa capacité à exploiter le numérique. Selon des prévisions, le marché mondial de la transformation numérique atteindra 1 009,8 milliards USD d’ici 2025. De nombreux secteurs sont concernés : soins de santé, technologie, médias, commerce de détail, etc. Et l’industrie automobile.

Les progrès dans des domaines tels que la conduite autonome, la virtualisation des showrooms et la maintenance prédictive révolutionnent le secteur des véhicules. La gestion des risques liés aux actifs via l’audit numérique est un autre facteur de changement, ce qui signifie que l’audit physique des actifs pourrait bien devenir désuet.

Audits des flottes

Cela fait un moment que la transition vers l’audit numérique des actifs se prépare. Cependant, la pandémie a accéléré l’intérêt de nombreux prêteurs pour l’adoption d’une approche différente. Par exemple, l’interdiction des grands rassemblements et des déplacements non essentiels a compliqué le respect des exigences physiques de l’inspection des stocks. L’avancée du numérique est passée à la vitesse supérieure.

Avec la numérisation, on peut générer des données plus utiles. Si on les exploite bien, ces données permettent d’accorder une plus grande importance à l’identification des risques et à l’obtention d’informations commerciales. La contribution de l’audit à la gestion des risques est donc en train d’évoluer.

Pour l’instant, il y a un potentiel inexploité. Les données produites par les nouvelles technologies et les technologies avancées vont propulser davantage la numérisation des audits.

Le problème des audits d’actifs physiques

La vérification des actifs physiques a toujours fait partie intégrante du processus d’audit. Elle contrôle :

  • l’état ;
  • la valeur ;
  • le titre ;
  • l’existence ;
  • l’emplacement.

Ses objectifs incluent :

  • déterminer que les actifs du bilan existent et sont authentiques ;
  • vérifier que les documents sont valides ;
  • confirmer l’état des actifs ;
  • vérifier l’identité des détenteurs des actifs ;
  • vérifier la valeur des actifs ;
  • vérifier les actifs vendus ;
  • détecter les fraudes.

En 2019, le crime de vente au détail a coûté plus de 60 milliards USD à l’Europe et aux États-Unis, ce qui constitue une des raisons pour lesquelles ces vérifications sont essentielles. Mais leur réalisation physique est intrusive et perturbe le quotidien des concessionnaires automobiles.

Par exemple, la planification de l’audit physique doit se faire à l’avance et est complexe à gérer. Souvent, les audits sont reportés en raison de l’absence d’employés, du volume de travail ou de mauvaises conditions météorologiques. Et lorsqu’ils ont bien lieu, l’arrivée d’un auditeur doit être gérée sur place, puis par le concessionnaire, ce qui peut être une source de dérangement.

Une solution, l’auto-audit numérique

Les audits numériques peuvent être réalisés de plusieurs manières complémentaires. Une méthode utilise l’étiquetage NFC lorsque la voiture arrive chez le concessionnaire, chaque étiquette étant associée à un numéro d’identification du véhicule (NIV) unique. La technologie NFC est la même que celle utilisée pour les systèmes de paiement sans contact, et les autocollants ne coûtent que quelques centimes par véhicule. Après synchronisation avec le site Web de l’audit, le concessionnaire peut vérifier la présence du véhicule via une application qui fournit également une position GPS, permettant de vérifier que le véhicule se trouve sur le site prévu. Par la suite, le véhicule est auto-audité par le concessionnaire, sur demande, jusqu’à sa vente ou le remboursement du prêt. Pour vérifier des actifs avec plus de précision, on peut également utiliser des images fixes ou clips vidéo, ce qui ajoute de la flexibilité au programme d’audit.

L’audit vidéo permet de mieux vérifier des actifs, par exemple avec leur modèle exact, leur habillage intérieur et leur état, ainsi que leur relevé kilométrique.

Pour minimiser le stockage de données, les images fixes de vidéos peuvent capturer les marques d’immatriculation des véhicules ou leurs plaques NIV avec des horodatages. Les images fixes permettent également aux concessionnaires de prouver l’existence de documents pertinents, tels que les factures d’achat et les paiements bancaires – une tâche clé entreprise par les auditeurs physiques, en particulier avec les voitures d’occasion.

Avantages de l’audit numérique pour le prêt automobile par floor plan

Les prêteurs planifient des audits numériquement, et ils sont réalisés à une date convenue ou dans une courte période convenue avec le concessionnaire. Le moment de l’audit dans la journée convenue est assez flexible, et si nécessaire, il est également possible de procéder à un auto-audit par lots. Les audits peuvent être basés sur l’approche du risque, les concessionnaires à haut risque étant audités plus fréquemment.

Les audits numériques fournissent les mêmes données clés que les audits physiques, ce qui permet aux prêteurs de réagir rapidement aux actifs manquants et autres écarts. De fait, si la plateforme d’audit est entièrement intégrée aux systèmes de back-office du prêteur, les audits numériques peuvent permettre des temps de réaction encore plus rapides.

En outre, le flux d’informations numériques de bout en bout est transparent et sécurisé. Cela garantit l’intégrité des données et permet aux prêteurs de se fier à la clôture satisfaisante de chaque audit. Les concessionnaires ne se conformant pas à cette obligation peuvent être soumis aux sanctions habituelles ou à la mise en attente du crédit, tandis que des mesures correctives sont prises.

Plus important encore, le coût d’un audit numérique est inférieur à celui d’un audit physique, jusqu’à 30 % ou plus, en fonction des audits. Comme chaque audit physique a un coût fixe, ce pourcentage baisse si une fréquence d’audit plus élevée est nécessaire.

Regard vers l’avenir

Selon une enquête mondiale de KPMG, 67 % des organisations déclarent avoir accéléré leur stratégie de transformation numérique suite à la COVID-19. Cette tendance avait déjà commencé bien avant la pandémie, prenant de l’élan pendant un certain temps.

Dans ce contexte, les audits numériques de floor plan gagnent régulièrement en popularité. Fluides, sécurisés, flexibles, respectueux de l’environnement (pas de déplacement d’auditeurs) et rentables, ils sont supérieurs aux audits physiques à de nombreux égards. Et au fil des évolutions technologiques, il est fort probable que les avantages se multiplient.