Lors du Sopra Banking Summit 2022, nous avons discuté des réglementations relatives à l’open finance et de leur potentiel à transformer le secteur des services financiers. Nous explorons ce sujet plus en détail dans cet article.

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Selon le rapport 2022 de la Commission européenne intitulé « Appel à contributions en vue d’une analyse d’impact » , le principal obstacle à l’open finance n’est pas la technologie, mais « la difficulté d’accès aux données clients, la complexité de leur réutilisation, et leur faible interopérabilité dans le secteur financier ». Les progrès s’accélèrent dans ce domaine, avec une réglementation européenne sur l’open finance attendue en 2023.

-Image : Selon un rapport de la Commission européenne, le principal obstacle à l’open finance n’est pas la technologie, mais « la difficulté d’accès aux données clients, la complexité de leur réutilisation, et leur faible interopérabilité dans le secteur financier ».


Un cadre dédié cultivera la confiance et donnera aux personnes et aux entreprises un plus grand contrôle sur la gestion des données. En outre, la concurrence s’intensifiera : des prestataires de services financiers exploiteront des données auparavant inaccessibles pour proposer des produits plus personnalisés, afin d’améliorer l’expérience numérique et donner plus de pouvoir aux clients. Dans ce cadre, les banques traditionnelles s’associeront de plus en plus à des fintechs tierces pour faire progresser leurs écosystèmes et leurs capacités, une tendance déjà en marche.

Qu’est-ce que l’open finance ?

L’open finance est un modèle de partage des données qui va au-delà de l’open banking pour inclure des informations sur les investissements, les prêts hypothécaires, l’épargne, les pensions et le crédit à la consommation. Avec l’open finance, l’ensemble de l’empreinte financière d’un client est accessible via des API tierces de confiance, si le client y consent.

Alors que l’open banking est soumis à un cadre juridique, l’open finance n’est pas réglementé à l’heure actuelle, mais il a le potentiel d’utiliser des données plus variées et détaillées dans un éventail plus large de services.

Principaux organismes liés à l’open finance

Bien que les mécanismes ne soient pas entièrement en place pour réglementer l’open finance et libérer toute sa puissance, ils sont bien amorcés. Par exemple, la Commission européenne (CE) a partagé sa stratégie de finance numérique en 2020 – l’un des principaux piliers de la promotion de l’open finance.

En outre, le cadre d’open finance bénéficiera des enseignements tirés de la DSP2. Plus tôt cette année, le département de la stabilité financière et des marchés de capitaux de la CE (DG FISMA) a publié des consultations publiques et ciblées sur la directive révisée des services de paiement (PSD2), avec des conclusions de la Commission européenne attendues au premier trimestre 2023.

Parallèlement, en juin 2022, l’association à but non lucratif European Payments Council (EPC) a lancé une consultation publique sur le projet de règlement de son système d’accès aux comptes de paiement SEPA (SPAA).

Open finance et innovation

Le SPAA englobe la fourniture de services à valeur ajoutée au-delà de ceux permis par la DSP2. Le dispositif évoluera pour réduire la fragmentation de la mise en œuvre de la DSP2 et prendre en charge des fonctionnalités premium plus larges, conformément à la demande du marché. En effet, il est considéré comme un “tremplin vers l’open finance au-delà des paiements et open data au-delà de la finance”.

Parallèlement, le Berlin Group élabore une norme d’interface de programmation d’application (API) financière ouverte qui englobe son cadre d’API NextGen PSD2. Elle permettra aux institutions financières et aux fournisseurs tiers d’offrir des services, des produits et des informations améliorés, ce qui optimisera l’expérience client tout en ouvrant la voie à l’open finance.

En outre, du point de vue de l’écosystème, Sopra Banking Software a lancé une étude avec le groupe de travail Finance Innovation sur les cas spécifiques et les avantages que l’open finance peut apporter aux particuliers et aux entreprises. Cyril Armange, directeur général adjoint de Finance Innovation, déclare : “Notre défi consiste à adopter une approche holistique qui tienne compte du grand nombre d’acteurs – banques, gestionnaires de fonds, fintechs, assureurs, régulateurs, services financiers et entreprises (comme les commerçants). La coopération entre eux est essentielle. Nous voulons encourager la collaboration et créer un secteur mondial des services financiers plus transparent, durable et inclusif. Ce faisant, il permettra à la promesse de la finance ouverte d’améliorer la vie des clients finaux.”

Combinées, ces organisations s’attaquent à des défis identiques et travaillent à un objectif unifié : améliorer les services aux consommateurs, les protéger, instaurer la confiance via des réglementations, des normes et des API robustes, et une innovation axée sur les données.

L’innovation est déjà présente dans le domaine de l’open finance, et certains affirment qu’elle est à l’origine des réglementations. À leur tour, les réglementations uniformiseront les règles du jeu pour les acteurs existants et les nouveaux arrivants, ce qui renforcera la concurrence et accélérera encore les progrès.

De plus, en garantissant la protection des données des clients – consommateurs et entreprises – et en offrant des mesures de sécurité solides, les utilisateurs finaux sont plus enclins à l’innovation.

Mais pour que l’innovation en matière d’open finance s’épanouisse vraiment, la collaboration entre les banques traditionnelles et les fintechs est cruciale. Historiquement, les opérateurs historiques ont adopté une approche défensive, tentant d’empêcher les nouveaux acteurs d’entrer sur le marché. Aujourd’hui, leur positionnement historique est en train de changer pour faire face à l’évolution rapide des dynamiques de marché et à des modèles d’affaires à l’épreuve du temps.

Selon notre étude sur l’avenir de la Banque numérique en 2022, 76% des banques reconnaissent les possibilités offertes par les modèles d’affaires collaboratifs. Elles en font d’ailleurs un élément fondamental de leurs feuilles de route et stratégies de transformation numérique. Et 65% des banques préfèrent s’associer à des fournisseurs tiers de haute technologie plutôt que de construire des solutions maison pour développer de nouvelles sources de revenus via la finance embarquée afin de :

Ces approches tirent parti des capacités de la finance ouverte pour intégrer des services dans le parcours client, couvrant tout, des services de crypto-monnaie et de négociation de factures à la gestion du transfert de richesse et au bien-être financier.

Graph : Selon notre étude sur l’avenir de la Banque numérique en 2022, 76% des banques reconnaissent les possibilités offertes par les modèles d’affaires collaboratifs, et 65% préfèrent s’associer à des fournisseurs tiers de haute technologie plutôt que de construire leurs propres solutions de finance embarquée

Lorsque la confiance est cimentée par des réglementations financières ouvertes, les particuliers et les entreprises sont plus enclins à adopter pleinement l’innovation. En conséquence, ils bénéficieront des avantages suivants :

Open finance et au-delà

Un cadre réglementaire de l’open finance protégera les clients et encouragera la concurrence, propulsant l’innovation. Les banques traditionnelles profitent déjà de l’émergence de l’open finance, en collaborant avec des fintechs pour améliorer leur offre avec des solutions intégrées et personnalisées. L’open finance sécurisée est en marche, ouvrant la voie à l’open data – l’étape finale de la révolution du partage des données. Elle va de pair avec l’identité numérique. Il n’est donc pas surprenant que les pilotes de porte-monnaie électroniques de l’UE commencent bientôt, en 2023…

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